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L'ATTIQUE: poterie et céramique
Les potiers athéniens n'ont inventé ni la poterie, ni l'usage du tour, qui était apparu à la fin du IVème millénaire au Proche-Orient et s'était répandu dans l'ensemble du bassin méditerranéen. Mais il n'en est pas moins vrai que, grâce à la qualité de ses gisements d'argile et à l'habileté de ses potiers, Athènes produisit durant plusieurs siècles une céramique sans équivalent dans le monde grec.
La domination de la céramique attique commence à s'établir vers la fin du VIIème siècle av. J.-C supplantant la production corinthienne, diffusée jusqu’au VIème siècle dans presque tout le monde méditerranéen. A partir de 550 av. J.C. et jusqu'à la fin du IVème siècle av. J.-C, la production athénienne régnera par la qualité de ses produits, d'abord à figures noires et puis à figures rouges.

Figures noires et figures rouges: la technique

Au 7e siècle av J.-C., la céramique produite dans la ville de Corinthe s’était imposée sur le marché grâce à l’invention de la figure noire. Cette technique permettait aux artistes de réaliser des dessins d'une grande finesse sur des petits vases demandant beaucoup de précision.

Pour cela, on peint la silhouette des personnages sur le vase avec une solution d’argile pure. On peut inciser la zone peinte, pour faire réapparaître le fond de la matière d'origine (tracé des yeux, de la bouche, etc). La cuisson comporte ensuite trois étapes, sur un four comportant des ouvertures obturables (les évents).

  • 1ère cuisson en atmosphère oxydante (900°C): L’ouverture des évents permet un apport d’oxygène. Le vase devient entièrement rouge.
  • 2ème cuisson en atmosphère réductrice (950°C): Le four est privé d’oxygène par la fermeture des évents et envahi de fumée car alimenté de bois vert. Le vase devient entièrement noir, et les zones peintes se vitrifient.
  • 3ème cuisson en atmosphère oxydante (875°C): L’ouverture des évents permet l’apport d’oxygène. Les zones vernies de noir demeurent noires, les autres zones redeviennent rouges.
L’avance de Corinthe ne dure pas longtemps : au siècle suivant, Athènes développe la figure noire. Elle perfectionne la cuisson, permettant d’améliorer le contraste et d'accentuer le brillant noir des figures. Cette technique commence à s’essouffler à la fin du 6e siècle av J.-C., car elle a atteint ses limites, et une innovation apparaît: les figures rouges, plus expressives, qui s'imposent rapidement.

La technique de la figure rouge est l’inverse de la figure noire: le peintre laisse les personnages en clair et c'est le fond qui est vernissé de noir. Cette invention améliore considérablement le réalisme de la peinture décorative sur vase. Il n’est plus nécessaire de réaliser des incisions dans la silhouette noire, un trait au pinceau fin suffit pour marquer l’expression des visages ou le détail de musculatures avec précision.

Ce style apparaît à Athènes vers 530-520. Il constitue rapidement le fer de lance de la production attique, lui permettant de s'imposer comme seule grande école à la période classique.
Certains peintres pratiquent toutes les techniques : figures rouges, noires, combinaison des deux, figures noires sur fond blanc. Les thèmes préférés des peintres athéniens sont les moments tirés des poèmes sur la guerre de Troie, des scènes religieuses, mais aussi des scènes de la vie quotidienne : femmes au gynécée ou à la fontaine, banquets et vie à la palestre.

Après la défaite des Athéniens dans la guerre du Peloponnèse en 404 av. J.C., l'Attique entre dans une phase de déclin. Les potiers de Grande-Grèce en profiteront pour développer leurs propres production. L'ère hellénistique donnera pourtant un second souffle à l'art de la terre cuite, mais on en retient surtout les statuettes "tanagréennes", dont les premières furent certes trouvées à Tanagra, près de Thèbes en Béotie, mais dont la production était sans doute attique. Myrina, en Asie Mineure, fut un autre centre de production de statuettes aujourd'hui fort recherchées.